Chaque année, les conséquences du réchauffement climatique se font sentir avec de plus en plus de force, et nous imposent collectivement de réagir rapidement et avec efficacité. Or, l’une des façons de réduire notre empreinte carbone consiste à s’occuper de l’isolation thermique de nos maisons et appartements, qui a (trop) longtemps été laissée de côté. En outre, les économies liées à ces travaux de rénovation sont considérables, sans même parler du confort supplémentaire que l’on ressent dans un habitat bien isolé, été comme hiver d’ailleurs.

Certes, nous parlons là de travaux potentiellement très coûteux, mais il existe désormais des aides gouvernementales pour inciter les particuliers à les initier. L’objet de cet article consiste donc justement à faire un point d’étape important sur le soutien financier dont vous pourrez bénéficier en matière d’amélioration de la performance énergétique de votre logement.

Focus sur l’une des aides les plus connues – ou l’est-elle vraiment ?

Dès que l’on parle de travaux de rénovation énergétique, la fameuse « isolation 1 euro » des combles n’est jamais loin dans les débats ; elle devance même des statistiques que nous devrions pourtant tous garder à l’esprit, à savoir que plus de 7 millions de logements en France ont un classement « F » ou « G » en matière d’émission de gaz à effet de serre, et que le bâtiment est le deuxième secteur qui en génère le plus, juste derrière les transports.

On a dit beaucoup de choses sur cette aide « isolation combles à 1€ », un peu à tort et à travers parfois, mais de quoi s’agit-il vraiment ? En réalité, depuis 2012, et dans le cadre du « Pacte Energie Solidarité », l’Etat a souhaité que les grandes entreprises de fourniture d’énergie – dont Total, Engie ou bien encore EDF – contribuent directement à l’isolation des combles perdus des ménages « modestes ». Ainsi, à condition de ne pas dépasser un plafond de revenus – variant en fonction de l’emplacement et du nombre de personnes composant le foyer – puis de faire appel à des entreprises ayant le label RGE (avec une résistance thermique au moins égale à 7), il est devenu possible d’isoler les combles perdus pour 1 euro symbolique.

Aujourd’hui, certaines entreprises proposent même ce type d’isolation à coût minime pour des ménages aux revenus dépassant les plafonds de l’Anah, tout simplement parce qu’ils peuvent se faire rembourser un montant qu’ils jugent « suffisant » de la prime énergie sur ces chantiers. Si ce dispositif vous intéresse, prenez simplement garde de bien choisir un professionnel ayant pignon sur rue, car certaines entreprises peu scrupuleuses n’ont pas fait un travail digne de ce nom (avec du papier au lieu de laine minérale, notamment).

Evolution du cadre gouvernemental : du CITE …

Le CITE est l’acronyme de Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique, et derrière cette appellation quelque peu pompeuse se cache un outil qui a effectivement profité à de nombreux ménages français. Il s’agissait très concrètement de pouvoir déduire de l’impôt sur le revenu une partie des coûts engagés pour des travaux visant à améliorer l'isolation de son logement – avec une restriction sur la résidence principale.

Le principal problème du CITE résidait dans son manque de visibilité, et dans la complexité des règles de fonctionnement. Ainsi, par exemple, il fallait garder à l’esprit que les dépenses prises en charge étaient plafonnées à 2400 euros pour une personne (ou 4800 euros pour un couple), avec 120 euros supplémentaire par personne à charge. En outre, le montant maximum de déduction ne pouvait en aucun cas excéder 75% de la dépense occasionnée. Devant le relatif « désamour » du grand public pour le CITE, l’Etat est en train de le remplacer par une nouvelle aide, baptisée MaPrimeRénov.

… à l’élargissement prochain de MaPrimeRénov

Tout comme avec le CITE, les débuts de l’aide « MaPrimeRénov » sont plutôt laborieux, pour la simple et bonne raison qu’à ce stade, elle ne s’adresse qu’aux propriétaires « modestes », et en excluant les bailleurs. Dès 2021, cependant, il est prévu que son périmètre soit élargi à l’ensemble des ménages, sans condition de revenus, tout en tenant compte cette fois-ci des propriétaires bailleurs – et même des travaux en copropriété.

Dans le même temps, le plafond restera identique à celui d’aujourd’hui, soit 20 000 euros, et seront éligibles des travaux d’isolation, bien sûr, mais également de chauffage ou de ventilation, toujours à condition d’être réalisés par des entreprises Reconnues Garantes pour l’Environnement.

Nous ne prétendrons pas ici à l’exhaustivité, mais sachez qu’il existe également d’autres aides, plus anecdotiques ou limitées, telles que la réduction d’impôt Denormandie, la TVA à 5,5% pour les travaux d’amélioration de la qualité énergétique, sans oublier l’éco-prêt à taux zéro et les aides d’Action Logement.